L'Humanité le 23 juin (suite)

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tribune libre

L’invité de la semaine Marcel Le Bronze, Co-secrétaire du SNUIpp FSU 44.

Les raisons de la colère contre les réformes Darcos

Depuis le mercredi 2 avril, les enseignants et les parents de Loire-Atlantique sont mobilisés pour le retrait de l’ensemble des mesures Darcos. Les annonces de mesures de régressions de l’école ne cessent de tomber : suppression de 11 200 postes pour l’éducation pour la rentrée 2008 (80 000 programmés en cinq ans). Moins d’enseignants, c’est mieux d’apprentissage ? Suppression du samedi matin liée à la baisse des heures d’enseignement pour tous les élèves : moins d’heures de classe pour les élèves, c’est mieux d’éducation ? Les deux heures retirées seraient utilisées pour les enfants en difficulté. Alors que jusqu’à présent la difficulté scolaire était traitée sur le temps de classe avec l’enseignant ou les maîtres spécialisés dans les réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (RASED), elle serait, à la rentrée, rejetée à la périphérie de l’école. Non seulement l’élève coupable d’être en difficulté ferait deux heures de plus que les autres, mais en plus on lui remettrait une semaine de classe pendant les vacances. À moins que ce dispositif ne vise, en fait, à faire entrer les heures supplémentaires dans les écoles primaires. Annualiser l

es horaires des enseignants permettrait à terme de réduire le nombre de postes. 80 000, ça ne se trouve pas comme cela.

La difficulté scolaire importe peu, il s’agit bien de faire des économies sur le budget de l’Éducation.

Le service minimum d’accueil que le président Sarkozy veut faire passer en force sert-il prioritairement à venir en aide aux parents qui travaillent ou à limiter le droit de grève des enseignants ? Quand un ministre sort autant de réformes aussi « progressistes », on peut comprendre l’intérêt à museler l’expression des salariés de l’éducation.

Les attaques sur la laïcité, la version pathologique du devoir de mémoire, le salaire au mérite, le rapport Pochard… On comprend vite que les stratégies du ministère de l’Éducation nationale ne sont pas d’améliorer l’école mais de la déstabiliser pour mieux la réduire, comme le fait le gouvernement pour le reste de la fonction publique. Monsieur le ministre, si les parents font du « camping » dans les écoles, c’est parce que vos réformes menées sans concertations inquiètent tous ceux qui sont attachés au service public d’éducation : chercheurs en pédagogie, anciens ministres de l’Éducation nationale, de droite comme de gauche, parents, enseignants, élus, inspecteurs, organisations syndicales. Ce qui se joue, c’est l’avenir de nos élèves et de nos enfants.

Publié dans Revue de presse

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